Le budget du CSE passé au crible (version 2025)

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Le Comité social et économique (CSE), acteur clé dans la vie des entreprises, possède de nombreuses missions. Parmi celles-ci, la gestion des budgets occupe une place centrale. Mais comment ces budgets sont-ils calculés, utilisés et optimisés ? Quotidien CSE décortique pour vous les rouages des budgets du CSE pour donner du pouvoir aux élus, améliorer le quotidien des salariés et renforcer la crédibilité de l’instance représentative du personnel.

 

Les deux budgets du CSE : fonctionnement et activités sociales et culturelles (ASC)

 

Le CSE dispose de deux budgets distincts, chacun ayant une finalité bien précise.

 

Le budget de fonctionnement

 

Ce budget est destiné à couvrir les dépenses nécessaires au bon fonctionnement du CSE. Il sert notamment à :

  • Financer les formations des élus (référent harcèlement, BDESE, etc.) ;
  • Payer les expertises comptables ou juridiques ;
  • Couvrir les frais de déplacement et de communication.


Comment calculer son montant ?

 

Le budget est calculé en fonction de la masse salariale brute de l’entreprise :

  • 0,2 % pour les entreprises de 50 à 1 999 salariés ;
  • 0,22 % pour celles de plus de 2 000 salariés.


Le budget ASC (Activités Sociales et Culturelles)

 

Le budget ASC, quant à lui, est dédié à l’amélioration du bien-être et de la cohésion sociale des salariés. Il permet de financer des activités telles que :

  • La billetterie (cinéma, spectacles, parcs d’attractions, etc.) ;
  • Les chèques cadeaux ou cartes cadeaux ;
  • Les aides financières (crèches, garde d’enfants, services à la personne).

Attention : contrairement au budget de fonctionnement, le montant du budget ASC n’est pas fixé par la loi, mais déterminé par convention collective ou accord d’entreprise. À défaut, il ne peut pas être inférieur à celui de l’année précédente.

 

Comment sont calculés et financés les budgets du CSE ?

 

La masse salariale brute est un élément central ! Elle représente l’ensemble des rémunérations versées par l’entreprise sur une année et inclut les salaires de base, les primes, les heures supplémentaires et autres avantages. C’est sur cette base que sont calculés les budgets du CSE.

 

Les obligations de l’employeur

 

Deux informations à retenir :

  • Dans les entreprises de plus de 50 salariés, l’employeur est tenu de verser une subvention de fonctionnement et, le cas échéant, une contribution pour les ASC. 
  • En revanche, pour les entreprises de moins de 50 salariés, ces budgets ne sont pas obligatoires.


Régularisation et ajustements


Le montant des budgets est souvent calculé sur la base de la masse salariale de l’année précédente. Une fois la masse salariale de l’année en cours connue, l’employeur doit procéder à une régularisation pour ajuster les montants versés.

 

La gestion des excédents : que faire des reliquats ?

Il arrive que les budgets du CSE ne soient pas entièrement utilisés en fin d’année. Dans ce cas, les élus disposent de plusieurs options. Elément important : ces transferts doivent être documentés dans les comptes annuels du CSE et approuvés par une délibération.


En cas d’excédent du budget de fonctionnement

  • L’excédent peut être reporté sur l’année suivante sans limitation de durée ;
  • Jusqu’à 10 % de l’excédent peut être transféré vers le budget ASC pour financer des activités sociales et culturelles.


S’il y a excédent du budget ASC

  • Le CSE peut transférer jusqu’à 10 % de l’excédent vers le budget de fonctionnement ;
  • Il peut donner jusqu’à 10 % de l’excédent à des associations humanitaires ou sociales.


Les bonnes pratiques pour une gestion financière transparente

 

La gestion des budgets du CSE permet d’assurer une utilisation optimale des ressources de l’instance.


Bien distinguer budget de fonctionnement et budget ASC

Les activités sociales et culturelles, comme les cadeaux publicitaires ou les événements festifs, doivent être financées par le budget ASC. En revanche, les dépenses liées au fonctionnement du CSE (formations, expertises, frais de communication) relèvent du budget de fonctionnement. Cette distinction claire évite tout risque de redressement URSSAF.

 

Choisir des partenaires de confiance

 

Pour garantir une gestion transparente, le CSE doit privilégier des prestataires fiables et spécialisés, qui respectent les règles en matière de budgets. Cela permet de proposer des activités de qualité tout en évitant les offres douteuses.

 

Documenter et valider chaque décision

 

Une gestion transparente passe par une documentation rigoureuse. Les élus doivent s’assurer que chaque décision concernant les budgets est approuvée par le CSE et consignée dans les comptes annuels. Cette pratique renforce la confiance des salariés et prévient les litiges.

 

Comment bien utiliser les budgets du CSE ?

 

Voici quelques conseils pour des finances du CSE qui restent saines toute l’année.


Investir dans des formations utiles


Les formations des élus (référent harcèlement, gestion des budgets, etc.) sont un excellent moyen de renforcer leurs compétences.


Proposer des activités qui font vraiment plaisir aux salariés


Organisez des sondages pour connaître les besoins et attentes des salariés. Cela permettra au Comité de proposer des activités qui ont un réel impact sur leur bien-être.


Négocier avec des prestataires


Il ne faut surtout pas hésiter pas à négocier des tarifs avantageux avec des prestataires spécialisés (billetterie, chèques cadeaux, etc.).

 

Les budgets du CSE bénéficient à tous, en offrant aux élus les moyens de créer un environnement de travail plus motivant et solidaire. Leur gestion, transparente et efficace, dépasse la simple dimension financière : elle reflète une véritable dynamique de confiance, d’engagement et de performance.

Bon à savoir

L’employeur ne peut pas définir seul le protocole préélectoral.
Celui-ci doit être négocié avec les syndicats avant les élections.

En cas de désaccord, la Direction régionale de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités (DREETS) intervient pour trancher et fixer les modalités.

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Les parties prenantes dans la négociation du PAP : employeurs et syndicats

La négociation du PAP implique principalement deux acteurs : l’employeur et les syndicats. Chacun joue un rôle clé dans l’élaboration des règles en vue de garantir le bon déroulement des suffrages.

L’employeur

Responsable de l’organisation des élections des membres du Comité social et économique, il est tenu par la loi de négocier le PAP avec les syndicats représentatifs. Ses missions :

  • Initier la négociation en informant les syndicats de l’organisation des élections et en les invitant à participer à la négociation du PAP ;
  • Fixer les dates et modalités, la répartition des collèges électoraux et l’attribution des sièges en collaboration avec les syndicats.
  • Assurer l’impartialité des élections, notamment en garantissant une représentation équilibrée des différents collèges et en respectant les quotas de parité hommes-femmes.

Les syndicats

Les syndicats, de leur côté, représentent les salariés lors de la négociation du PAP. Leur rôle consiste à défendre les intérêts des salariés et à s’assurer que le suffrage soit conduit de manière démocratique et équitable. Ils doivent :

  • Défendre activement les positions des salariés, en particulier en ce qui concerne la répartition des collèges et des sièges, ainsi que la mise en place de règles qui garantissent une élection transparente et juste.
  • Assurer la représentation de toutes les catégories de salariés dans les collèges électoraux.
  • Respecter les conditions légales, selon les critères définis par la législation du travail.

Les étapes clés pour la négociation du PAP avec les syndicats

5 étapes pour parvenir à un protocole d’accord préélectoral juste et efficace :

  • L’employeur invite les organisations syndicales à négocier le PAP au moins 15 jours avant la première réunion, via une lettre recommandée ou une note interne.
  • Avec les syndicats, ils définissent ensemble la composition des collèges électoraux, la répartition des employés entre ces collèges (en veillant à la parité) et les règles de vote.
  • Les sièges sont répartis proportionnellement au nombre de salariés dans chaque collège pour assurer une représentation équitable.
  • Si un accord est trouvé, le protocole est signé par les syndicats majoritaires, respectant les conditions de double majorité, puis déposé.
  • En cas de désaccord, la DREETS peut être sollicitée pour fixer la répartition des sièges et des collèges en l’absence d’accord signé.

Les points essentiels à inclure dans le PAP

Pour des élections CSE respectueuses des dispositions légales, le PAP doit mentionner clairement :

  • La répartition des sièges entre les différentes catégories de salariés ;
  • La proportion de femmes et d’hommes dans chaque collège électoral ;
  • Le recours au vote électronique, si applicable ;
  • La représentation des salariés travaillant en équipes successives ou dans des conditions spécifiques les isolant des autres salariés.


La répartition du personnel dans les différents collèges électoraux :

  • Un seul collège pour moins de 25 salariés ;
  • Au moins deux collèges au-delà de 25 salariés.


Les modalités d’organisation des élections :

  • La date et le lieu du scrutin ;
  • Les règles de présentation des candidatures ;
  • Les supports de propagande autorisés ;
  • Le matériel de vote, y compris le recours éventuel au vote électronique.

Les modalités légales et la jurisprudence autour du PAP ainsi que du CSE

Les modalités légales du PAP assurent une négociation équilibrée entre employeurs et syndicats pour organiser les élections du CSE, tandis que la jurisprudence garantit l’équité en résolvant les conflits et en adaptant les règles aux situations spécifiques des entreprises.

Modalités légales

Le PAP formalise l’organisation des élections du CSE, définit la répartition des salariés en collèges électoraux, le nombre de sièges par collège, ainsi que les modalités du vote (lieu, date, mode de scrutin). Négocié entre l’employeur et les syndicats représentatifs, il doit être validé par une double majorité : celle des syndicats ayant participé à la négociation et ceux obtenant au moins 50 % des voix lors des dernières élections.

Jurisprudence

La jurisprudence encadre la validité du PAP, notamment en cas de désaccord. Si aucun accord n’est trouvé, l’employeur et les syndicats peuvent saisir la DREETS pour qu’elle impose la répartition des sièges et des collèges électoraux. Les syndicats non représentatifs peuvent participer aux négociations sous certaines conditions (ancienneté, champ géographique et professionnel). Enfin, toute modification du nombre de sièges ou des collèges électoraux nécessite un accord unanime.

La négociation du PAP en cas de désaccord syndical

Bien que la négociation puisse être compliquée, la loi garantit le bon déroulement des élections, tout en encadrant les conditions de participation des syndicats et les modalités d’intervention des autorités. Ainsi, si les parties ne parviennent pas à un accord, plusieurs solutions sont prévues par la législation.

Saisine de la DREETS

Si un accord n’est pas conclu entre l’employeur et les syndicats, ceux-ci peuvent saisir la DREETS, qui intervient pour arbitrer la répartition des sièges et des collèges électoraux. Cela en imposant une solution afin que les élections puissent se dérouler en temps et en heure.

Règles de négociation

Les syndicats non représentatifs, bien qu’ils puissent participer aux négociations, doivent remplir certaines conditions, telles que l’ancienneté de l’organisation et son champ géographique et professionnel.

Accord unanime pour certaines modifications

Si le désaccord porte sur des éléments plus complexes, comme la modification du nombre de sièges ou la création de nouveaux collèges électoraux, l’accord doit être unanime. Concrètement, tous les syndicats présents à la négociation doivent être d’accord sur ces points précis pour que la modification soit validée.

Les droits des syndicats et de l’employeur dans la négociation du PAP

Les syndicats et l’employeur ont des rôles et des droits complémentaires dans la négociation du PAP. En conséquence, les deux parties doivent collaborer pour trouver un accord ou faire appel à la DREETS si un blocage persiste.

Droits des syndicats

  • Droit de participer à la négociation du PAP pour représenter les salariés et défendre leurs intérêts dans le cadre des élections.
  • D’être informés des modalités de l’organisation des élections (nombre de collèges, répartition des sièges, etc.).
  • De soumettre des propositions sur la répartition des sièges et sur les modalités du vote ;
  • De recourir à la DREETS en cas de désaccord persistant afin de trancher les points de litige.

Droits de l’employeur :

  • Droit de soumettre ses propres propositions sur l’organisation des élections. Propositions soumises à l’acceptation des syndicats représentatifs ;
  • De proposer des ajustements sur l’organisation des élections ;
  • De recourir à la DREETS, comme les syndicats.

Votre modèle de protocole d’accord préélectoral (PAP)

Comment rédiger un PAP conformes aux stipulations du Code du travail ? Le site cse-guide propose un modèle de protocole d’accord préélectoral à copier ou à utiliser comme inspiration.

 

Sources de cet article :

Protocole d’accord pré-électoral CSE | Modèle & Négociationcse-guide.fr

Le protocole d’accord préélectoral du CSE (PAP)legalplace.fr

CSE : le protocole d’accord préélectoraless.inextenso.fr